Retrouvez l'ensemble des informations essentielles au sujet de la stabilisation de la rotule
PR etienne cavaignac
Chirurgien Orthopédiste -Spécialiste de la chirurgie du genou et de la traumatologie du sport
Plusieurs causes peuvent entraîner une instabilité rotulienne, même si les patients concernés sont souvent jeunes et sportifs.
Prenez rendez-vous dés maintenant avec le Professeur Etienne Cavaignac, chirurgien orthopédiste spécialiste de la chirurgie du Genou et de la traumatologie du Sport.
Plusieurs causes peuvent entraîner une instabilité rotulienne, même si les patients concernés sont souvent jeunes et sportifs. La rotule sort de son emplacement, provoquant une douleur intense et empêchant toute activité de flexion-extension de la jambe. La stabilisation de la rotule se pratique par une intervention consistant à remplacer le ligament lésé, normalement chargé de maintenir la rotule dans son logement.
La rotule est ce petit os en forme de galet situé sur la face antérieure du genou. On l’appelle aussi patella. Elle se positionne dans un petit logement situé dans la tête du fémur et appelé la trochlée.
Des ligaments et des tendons la maintiennent en place. En particulier, un ligament essentiel est fixé sur le fémur et sur la rotule, bien au milieu ; il s’agit du ligament fémoro-patellaire médial (on l’appelle aussi MPFL, de l’anglais medial patello femoral ligament).
C’est un stabilisateur essentiel de la rotule qui l’empêche de sortir de son logement (de se luxer). La rotule permet tous les mouvements de flexion et d’extension de la jambe, et tous les mouvements liés à la mobilité (marche, course, changement de position assis/debout/couché, etc.). Elle est donc très sollicitée quotidiennement.
Cette pathologie n’est pas liée à l’âge. Il s’agit bien souvent de patients jeunes et sportifs, qui pratiquent une activité sollicitant beaucoup la flexion du genou (ski, football, etc.).
Peuvent également être concernés plus particulièrement les personnes hyperlaxes (dont les mouvements articulaires sont naturellement trop importants), et essentiellement des adolescents et des femmes.
Une anomalie osseuse du fémur, de la rotule, ou un défaut d’axe de la jambe peuvent aussi provoquer cette instabilité.
Cette déformation de l’articulation s’appelle la dysplasie fémoro-patellaire (fémur et rotule). Autre origine possible de l’instabilité : la rotule est placée trop haut dans l’articulation et dans ce cas, elle s’engage difficilement dans la trochlée.
Il peut arriver que la rotule sorte de son emplacement et se déporte sur le côté du fémur, à l’extérieur du genou. Il s’agit d’une luxation de la rotule. Cette pathologie très douloureuse est aussi très invalidante, car elle empêche certains mouvements de la vie de tous les jours.
Si cette sortie se répète au moins deux fois, on parle alors d’instabilité rotulienne. Très douloureuse, cette instabilité empêche alors la marche et les mouvements de flexion ou d’extension de la jambe (escalier, terrain en pente, changement de position assis/debout, etc.)
Le genou se bloque, il est raide, il ne fonctionne pas bien ou il fait un bruit de claquement. Au repos, le patient peut se sentir très temporairement soulagé. Outre la douleur et le déplacement de la rotule, des saignements et des gonflements peuvent indiquer une lésion du ligament fémoro-patellaire qui la maintient en place.
Pour faire un diagnostic, le médecin procède à un examen clinique, à des palpations et fait effectuer des mouvements de flexion-extension qui lui permettent de localiser les douleurs et de vérifier qu’il s’agit bien d’une instabilité de la rotule. Radiographies, scanners, arthroscanners seront réalisés en complément si nécessaire.
En fonction des résultats et des anomalies constatées, il est proposé un traitement adapté dans le but de stabiliser la rotule.
L’objectif de cette intervention chirurgicale est d’empêcher la rotule de se luxer (de sortir) sur le côté externe du genou. Dans tous les cas sera réalisée une reconstruction du ligament fémoro-patellaire médial lésé qui ne remplit plus sa fonction : empêcher la rotule de sortir de son logement.
Le tendon du muscle gracile (muscle interne de la cuisse) sera alors utilisé pour remplacer ce ligament abîmé. Après avoir prélevé un morceau de ce tendon, en pratiquant une petite incision dans la cuisse, le chirurgien le fixera sur la rotule et sur la partie interne du fémur.
En fonction des cas, une ostéotomie de la tubérosité́ tibiale peut être pratiquée. Il s’agit pour le chirurgien de détacher la zone de tibia autour de l’endroit où s’insère le tendon pour la replacer à l’endroit souhaité et modifier ainsi la direction que prendra l’appareil extenseur. Ainsi, lors des mouvements de flexion-extension, la rotule n’aura plus cette tendance à quitter la trochlée, car le tendon sera au bon endroit pour la maintenir en place.
La cicatrisation du muscle gracile, dont le chirurgien aura prélevé un morceau, est en général simple et rapide. Cette opération, pratiquée en ambulatoire, dure environ 20 minutes. Le patient peut donc se lever le jour même.